1. Message du Pr. Bernard Granger adressé aux médecins des hôpitaux au sujet des nouvelles propositions du MDHP
Chers collègues,
Vous trouverez ci-jointes les propositions du MDHP pour l’hôpital public, signées par un grand nombre d’entre vous, de nombreux collègues des autres CHU, d’hôpitaux généraux ou psychiatriques. Ce texte est à diffuser le plus largement possible.
Nous avons demandé cette semaine un rendez-vous à la ministre des Affaires sociales et de la Santé pour développer devant elle nos arguments.
En voici les principaux points :
- une modulation de la tarification en fonction du type d’établissements,
- une limitation du champ d’application de la tarification à l’activité,
- un objectif national des dépenses d’assurance maladie permettant de répondre aux besoins et d’assurer une qualité des soins satisfaisante, en particulier grâce au maintien des emplois soignants,
- une gestion décentralisée selon un principe de subsidiarité,
- la recherche du juste soin au juste coût,
- le développement des activités ambulatoires,
- la fin de l’empilement actuel d’évaluations procédurales bureaucratiques,
- une rééquilibration de la gouvernance hospitalière (une direction administrative, une direction médicale, et dans les CHU une direction pour l’enseignement et la recherche),
- une organisation hospitalière guidée par la logique soignante et centrée sur les services,
- un effort d’investissement suffisant, sans partenariat public-privé, dont l’expérience a montré la nocivité, pour conserver un système hospitalier digne de notre pays.
Le Parisien du 28 septembre a consacré la une et huit pages de son magazine à cet appel (voir articles ci-joints). Vous lirez avec un intérêt tout particulier les témoignages terribles rapportés en dernière page de ce dossier. Ils montrent à quel point la prise en charge des patients s’est dégradée, à la limite du supportable. Nous sommes loin du monde de Bisounours décrit par la propagande institutionnelle payée à prix d’or auprès d’agences de communication ou autres prestataires extérieurs.
Amitiés et bon courage.
Bernard Granger.
Le Parisien du 28 septembre
Hôpital: le cri d'alarme
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2. Le Texte et des réactions sur le site de Dominique Dupagne
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2. Le Texte et des réactions sur le site de Dominique Dupagne
3. E = MC², ou le pari de la confiance
Nous avons à plusieurs reprise appelé sur ce blog à libérer les hôpitaux et le système de soins français en général de l'infantilisation managériale qui les mine. Elle ne conduit qu'à la paralysie et au désespoir ce tous ceux, médecins, autres soignants, autres professionnels de santé enfin, qui tentent encore de se dévouer aux malades. La réforme de la gouvernance est aujourd'hui une impérieuse nécessité.
Il faut d'urgence redonner aux professionnels, aux élus, aux managers et aux usagers une juste place dans les processus de décision, au niveau de gouvernance où leurs connaissances sont effectivement structurantes. Gardons nous de cette fausse transparence, de cette "démocrature" sanitaire toute d'agences bureucratiques et de concurrence encadrée. Les médecins et les paramédicaux doivent pouvoir de nouveau organiser les soins en équipe, au contact du public, loin des faux ingénieurs de soins qui ne savent que cloisonner les professions et détruire les compétence d'équipes au nom de modèles industriels. Ces modèles inadaptés mais imposés "d'en haut" confondent chaîne de montage et soins à une personne dont l'état et l'évolution sont si souvent marqués par l'imprévisibilité et l'incertitude. Non qu'il n'y ait pas quelques process industriels à identifier à l'hôpital, surtout en terme de logistique, ni un certain nombre de prise en charges simples et standardisables, aisées à codifier et à tarifer. Mais cette différence capitale liée à "l'intrant" humain des activités de soins nécessite réactivité et apprentissage en équipe. Stabilité, compétences collectives et motivations sont la garantie de la qualité et de la sécurité des soins, loin des balivernes des cost-killers et des des sociétés de conseil quand ils ne savent que vanter la flexibilité, la mutualisation et la dé-professionnalisation (poly-compétence). Cessons de cacher la sous information permanente des acteurs dont on écarte les compétences d'organisation des soins derrière la fausse transparence des grand-messes powerpoint et des simulacres de concertation. Cessons de nommer rationalisation ce qui n'est que le rationnement aveugle le plus souvent maladroit et contre-productif. Cessons de cultiver les gaps dans les parcours de soins, les talents d'incompétences exacerbés par nos organisations en lieu et place des compétences clés, faute de savoir les assembler et d'aggraver chaque jour l'amnésie organisationnelle. Cessons de gaspiller l'argent public en fausse qualité "Bisounours", si chronophage pour des équipes exsangues sommées de mettre les croix dans les cases du contrôle externe. Ce reporting exponentiel qui détourne des soins ce qui reste de"cadres de santé" n'est plus qu'une mascarade destinée à masquer l'absence critique de la mesure d'une vraie qualité des soins. Celle-ci a son prix quand on veut bien ne pas la mépriser et la nier avec une telle arrogance. Ubu c'est bien le pouvoir absurde, sans contre-pouvoir.
Sachons enfin renouveler les réseaux de confiance selon une formule pourtant classique en bon management, le vrai, celui qui fait de l'homme une fin et non un moyen ou une "ressource humaine".
Anderson donne la véritable formule de la performance, bien différente de celle de l'OCDE et de la LOLF
Ability level * Mental state = Performance
Ability level * Mental state = Performance
Reconnaissance au travail , Autonomie des pratiques professionnelles au niveau des collectifs de travail et Participation effective aux processus de décision, sont les éléments essentiels de cette équation dans les organisations soignantes.
Mais nous avons cassé un système de compétences hospitalières lentement acquis au fil des ans pour cette sinistre application française du Nouveau Management Public et ce triste modèle managérial de la carotte des leurres marchand et du bâton des indicateurs myopes.
Pour ceux qui aiment le jazz
E= MC² c'est bien sûr la formule si célèbre d'Einstein, mais c'est aussi le titre d'un merveilleux album de Count Basie. Retrouvons ce chef d'orchestre historique dans cette vidéo:
Le nouveau directeur de la loi HPST, seul "patron de l'hôpital", ce grand architecte des soins et des filières va-t-il disparaître?
Sous cette forme là, bien seul en effet face à ce qui reste de la communauté médicale, nous le regretterions presque...
Sous cette forme là, bien seul en effet face à ce qui reste de la communauté médicale, nous le regretterions presque...
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