samedi 12 décembre 2015

Loi de santé - L'assurance-maladie solidaire est-elle soluble dans la promotion de la santé?


La santé publique, entre soins primaires et Nouveau Management Public


« Les meilleurs livres sont ceux qui racontent ce que l'on sait déjà​ » George Orwell

« La mondialisation de l’économie implique-t-elle inévitablement une baisse de nos protections sociales ? Le croire, c’est comme le montre Jean-Fabien Spitz, considérer qu’elles ne sont qu’un luxe auquel il faudrait renoncer en période de crise, alors qu’elles sont plus profondément ce qui permet à une société démocratique de fonder sa propre légitimité.​ » (...) « Il y a donc deux issues à la mondialisation : par le bas et par le haut​ »  L’État social et la mondialisation Jean-Fabien SPITZ"

Deux textes à confronter



La protection solidaire contre la maladie est-elle soluble dans la promotion de la santé?


On ne peut comprendre la loi de santé sans tenter une généalogie de l'orthodoxie des soins primaires et sans analyser l'impact de cette promotion sur la destruction d'une assurance-maladie solidaire. Nous avons a plusieurs reprises attiré l'attention sur la généralisation du "calcul d'utilité" utilitariste appliqué à la "santé bonheur" telle que définie par l'OMS. Nous proposons simultanément un livre en français qui décrit l'apparition de l'orthodoxie des soins primaires et une thèse en anglais sur les rapport entre comptabilité de gestion et Nouveau Management Public dans l'évolution des politiques internationales de santé. Cette vision utilitariste de la santé, définie comme bien-être économique et social et relevant dès lors entièrement des politiques publiques, a permis l'absorption de la médecine dans le "social". La "société" est selon Michel Foucault cette invention qui, entre l'individu et l'état, permet à la gouvernementalité moderne de s'imposer à l'économie sociale de marché (dire aujourd'hui "gouvernance"). Cette absorption se fait au nom de l'équité et justifie l'intégration complète de la médecine à la fonction de production de l'action publique. 

Nul ne peut être contre le développement des soins de proximité, étroitement intégrés à des réseaux polyvalents et spécialisés (où sont ces derniers dans la loi de santé?). Chacun peut admettre que la rareté des ressources justifie une une graduation géo-démographique adaptée à la technicité requise et à la fréquence des cas traités, mais cette évidence partagée en termes de politique publique a-t-elle quelque chose à voir avec l'orthodoxie des Soins de Santé Primaires ainsi présentée comme l'alpha et l'oméga de l'émancipation communautaire et du développement social?

La force qui, voulant toujours faire le bien, accomplit le mal


C'est par cette formule inspirée du Faust de Goethe que Sigmund Freud analysait la politique du président Thomas Woodrow Wilson. Tel un ange descendu sur la Maison Blanche, il se voyait en anti-Méphistophélès imposant l'idéalisme libéral américain au monde entier. Mais qui veut faire l'ange fait la bête. Au lieu de promouvoir l'extension d'une protection sociale solidaire contre la maladie incluant prévention, traitement curatif, réadaptation et soutien social, on impose l'application universelle des principes du Nouveau Management Public dominé par la comptabilité de gestion, soutenue par l'idéologie des soins primaires et les théories économiques de la firme. Le risque immense de cette régulation ubuesque, c'est la destruction des activités et les compétences clés de notre système de soins. Je le constate hélas au quotidien tant à l'hôpital que dans le territoire qu'il dessert. L'inégalité d'accès aux soins ne cesse de croître. Cloisonnements en tuyaux d'orgue, fragmentation des étapes du parcours et stratification en mille-feuille bureaucratique du management ne cessent d'accabler patients et soignants. Au lieu de favoriser une organisation créatrice de connaissances collectives capable de les capitaliser on ne promeut que les talents d'incompétence et l'amnésie organisationnelles.

Cette grande gidouille est mutualisée au sein de gigantesques groupes Titanic de survie au financement où plus personne ne se connaît et où nul ne peut plus expliquer à son directeur qu'il est enfumé au quotidien par ses experts des bureaux des méthodes. Elle détruit chaque jour davantage les collectifs de soins  et les procédés de travail qui en font la spécificité. Comme l'ont dit aussi bien Mintzberg que l'école de Harvard, les psychologues du travail et autres spécialistes de l'apprentissage organisationnel, ces procédés sont invisibles pour les Trissotins de l'ingénierie des soins. On nous les a mis dans les pattes, arrogants et dominateurs grâce à un MBA qui aurait fait hurler de rire Mintzberg, pour nous sidérer, nous autres soignants. Ces modèles qu'ils soient néo-tayloriens ou toyotiens auraient leur intérêt s'ils étaient appliqués intelligemment à des processus de soins complexes par des gens capables de comprendre de l'intérieur l'organisation clinique et aptes à distinguer ce qui est standardisable et ce qui doit rester personnalisé. Mais l'incoordination et la contre-performance s'imposent avant tout, faute d'un modèle d'utilité / de valeur / de biens et de services  décrivant ce que l'on nous demande de produire. Répétons-le, pour "gérer aux résultats", il faut d'abord un modèle de résultats! C'est pourquoi les maîtres en théorie des organisations n'ont jamais présenté ce mode de gestion comme universel en particulier en santé. Ainsi, à rebours des objectifs affichés, les agences nous déploient, pour cacher la misère dénoncée par les acteurs et les usagers, de nouveaux machins gestionnaires de coordination externe conçus pour promouvoir sous d'autres noms ce que nous savions faire quand nos équipes en avaient les moyens. Je rappelle que les enveloppes pour ces machins viennent en déduction du compartiment à l'activité. Inutile de dessiner le cercle vicieux que tout le monde a compris.

La reconstruction de la médecine après la catastrophique poussée d'anti-médecine de la Convention qui a culminé en 1793 a demandé des décennies. L'histoire repasse parfois les plats, mais le service est aujourd'hui beaucoup plus cher! Finissons en avec l'amateurisme criminel des faux experts à qui l'on a donné la santé comme terrain de jeu.

Le mal français et la crise de l'intelligence : la fin du paradigme de solidarité


Nous avons expliqué aussi à plusieurs reprises que ces suppressions de moyens sont inévitables dans un modèle français qui ne parvient à concevoir le secteur sanitaire que sous l'aspect d'une usine à soins techniques, produits à flux tendus, qu'il convient de rationaliser pour la rendre efficiente. Cette conception vicieuse faute de définition de la finalité de la production se traduit dans le système d'information, le PMSI et les groupes médico-économiques censés regrouper des profils de cas et de coûts homogènes. 
Un enfant de cinq ans comprendrait ça. Qu'on amène un enfant de cinq ans comme disait Groucho Marx! Ce qu'il ne comprendrait peut-être pas, c'est la fragmentation entre le "français de l'état" déconcentré qu'on traite pour sa maladie (cure of disease) et le "français du département" décentralisé dont on soigne la santé au rabais (care of health). Chacun est donc selon l'étape de son parcours tantôt français de l'état et tantôt du département. Et aucun camp ne veut payer pour l'autre!

Comme me le disait un ami directeur de centre de réadaptation, le système français lit l'entrée du patient dans un parcours de soins comme purement sanitaire, cette lecture conditionnant la vision gestionnaire de la production des soins, alors que la sortie d'un épisode de soins qui correspond au résultat clinique porteur de sens est en réalité "médico-sociale". Le système français interdit toute intégration des soins outcome driven c'est à dire centrée sur le résultat qui compte à la fois pour le patient/usager et pour les professionnels. C'est bien sûr cet outcome qui pourrait sous-tendre une logique économique signifiante mais à condition de ne pas tomber dans la super-T2A dite "paiement au parcours" importée des USA sur le modèle de la value based competition gérée par les assureurs.
Attention, c'est le prochain piège pour gogos que nous vendront les experts patentés du financement des soins parce qu'on ne l'a pas encore essayé, maintenant que la tarification par cas au séjour commence à être grillée. C'est une compétition régulée qui permet l'intégration de l'offre par les payeurs - entendre les réseaux intégrés de soins ou "mutualistes" - mais sur un segment purement sanitaire du parcours (exemple aigu + SSR en France en y collant un peu d'ambulatoire pour faire sérieux). On reste sur un modèle de "filière inversée" de Galbraith, dirigée et poussée par la production de l'amont et non tiré par le résultat attendu au terme de ce que serait la véritable chaîne de valeur. Même un titulaire de MBA qui n'a jamais mis les pieds dans la santé comprendrait cela.

L'orthodoxie des soins primaires s'apparente à une dérive sectaire. On peut aisément la rapprocher de la théologie de la libération ou "d'une nouvelle religion salvatrice". (Bernard Hours, 1989). Citons l'introduction du livre de Roberson et Clément, accessible en ligne.
"Selon Bernard Hours (1992), la médecine coloniale serait l’ancêtre des soins de santé primaires. Même si elle est née du traitement d’un monde « peu salubre », peuplé d’étranges maladies, même si elle a pris originellement la forme d’une médecine de masse, caractérisée par sa mobilité et fournie par des auxiliaires de santé plutôt que des médecins à la collectivité et non à l’individu, et même si elle est a priori dirigée seulement contre un petit nombre de maladies bien spécifiques; la médecine coloniale a certainement pesé de tout son poids dans le développement d’une santé publique fondée sur des traitements de masse, des macroanalyses de pathologies, la décentralisation de l’action sanitaire, la prévention et l’assistance gratuite (Hours, 1992, p. 125).

De la destruction de la solidarité à la fin du paradigme de réadaptation

"La réadaptation est un humanisme." Howard Rusk

Je rédigerai prochainement un article regroupant l'apport des principaux auteurs qui ont montré comment les lois sur le handicap ont provoqué la destruction du principe de solidarité: Jean-Paul Domin, Guy Baillon, Didier Castiel entre autres. L'état ne sait plus comment recomposer ce qu'il ne fallait surtout pas désintégrer à l'heure de l'explosion des maladies chroniques et des limitations fonctionnelles durables. En faisant du handicap un problème purement social, séparé du sanitaire, on en a organisé l'incurie politique. Certaines associations y ont certes constitué un solide capital économique en gérant des établissements médico-sociaux et les élus locaux un capital politique (vieux, handicapés et diverses vulnérabilités sociales) qu'ils ne sont pas près de lâcher. Pensons aussi, à l'heure où l'état tente de réduire la dette publique, à la maîtrise d'un périmètre de contrôle des emplois qui confine parfois au clientélisme. Les maisons départementales des personnes handicapées (MDHP), qui étaient censées être un "guichet unique" dans les discours bisounours masquant l'incapacité des pouvoirs publics à défragmenter, sont devenues un goulot d'étranglement inhumain. Dans cette incroyable jungle, nul numéro de dossier, nul correspondant identifié ne permet d'aider les usagers qui attendent désespérément après la sortie d'hôpital qu'on leur donne les moyens qui auraient été nécessaires pour en sortir de façon pérenne et surtout de ne pas y revenir inutilement. 
Avec un peu de chance, sollicitée à partir de nos consultations, une assistante sociale hospitalière transgressera l'interdit de s'occuper d'autres malades que de ceux qu'il faut faire sortir de l'hôpital. Avec un peu de chance une secrétaire médicale, une infirmière, un cadre, un médecin transgressera quelques instants son rôle d'agent médico-économique posté pour prendre le temps de chercher quelques relais en soins de ville ou dans le secteur de l'action sociale. Il y a longtemps que nous autres soignants du sanitaire rendons un "service territorial de santé au public" dépassant les simples soins curatifs.

Encore une fois les injonctions à la fragmentation des actions visant l'efficience et à la guerre compétitive de tous contre tous par la poursuite de résultats insignifiants et myopes vont à rebours des finalités de la médecine. Le paradoxe est l'intégration par le "chef de guerre", le capitaine d'industrie qu'est devenu le chef du grand trust d'intégration gestionnaire favorisé par les réformes, aujourd'hui le groupe hospitalier de territoire (GHT). Alors, concurrence créatrice de modèle économiques performants, ou bureaucratisation caporalisée et non régulée, favorisant même les trusts et supprimant les vertus de la liberté de créer? Ne se moquerait-on pas un peu de nous? Le seul but est de rationner par la comptabilité de gestion. Le reste n'est que propagande, bien entendu au nom de l'équité et de la liberté de l'idiot utile, soignant, usager, élu ou directeur, trop irrationnel pour avoir l'accès effectif aux informations. L'asymétrie d'information, qu'on a tant reproché aux médecins, est aujourd'hui la grande affaire des agences, des manipulateurs d'incitations et des trafiquants de données qui en tirent un profit parasite.

Notons que la fin du paradigme de solidarité et la conception purement sociale du handicap ont provoqué la disparition spécifiquement française d'une fonction universellement reconnue comme un pilier prioritaire des systèmes de santé nécessitant une stratégie organisationnelle propre: la réadaptation (rehabilitation).
La réadaptation, dans la classification internationale des comptes de la santé apparaît à la fois dans la classification des "prestataires" avec des "hôpitaux de réadaptation" et dans la classification des "fonctions" de la santé. En France, ce concept international de réadaptation a été totalement déconnecté des politiques publiques de lutte contre le handicap comme en témoigne toute recherche d'occurrence dans les textes relatifs aux politiques publiques du handicap, à l'exception notable du rapport Jacob. On peut être stupéfait de l'absence de toute stratégie nationale, régionale ou territoriale de réadaptation dans la loi de santé. Contrairement aux politiques internationales, le terme s'est évaporé, sans jamais être défini, dans un secteur fourre-tout de soins de suite et de réadaptation (SSR), conçu comme un lieu de déstockage logistique des soins aigus. Ce secteur est aujourd'hui pris en étau entre une tarification incapable par construction de reconnaître la finalité spécifique de réadaptation et d'autre part un virage ambulatoire qui par nature se fonde sur la distinction entre soins spécifiques, encore eût-il fallu les identifier, et ce qui relève de l'hébergement.

La protection sociale solidaire et humaniste dont la réadaptation est issue est plus que jamais menacée par une dissolution rapide dans l'utilitarisme des politiques de la grande santé bien-être. Les politiques publiques de réadaptation n'opposent pas de façon radicale un humanisme centré sur l'intérêt du malade et un utilitarisme entré sur le Bien commun. A seulement moyen ou bien à long terme, nul ne doute qu'elles produisent de la richesse utile à tous et aux nations. Elles sont à n'en pas douter une mesure de notre degré de civilisation. 

Mais alors? Comment en est-on arrivé là? Il faut avant tout la protéger des indicateurs myopes et des cost killers à courte vue à qui l'on a donné le pouvoir dans la nouvelle hiérachie médico-soignante, que ce soit du cure ou du care,  en ville, à l'hôpital et dans le secteur médico-social. Réagissons!

Vrais et faux marchés

Nous avons déjà longuement expliqué comment les théories économiques de la "firme" souvent contradictoires, ne servent qu'à masquer la comptabilité de gestion et à sidérer les acteurs en les divisant, notamment avec le systèmes de tarification pseudo-marchands qui ne sont que des clés de répartition à l'activité d'enveloppes fermées. 

Il n'y a aucun modèle économique consistant puisqu'il sont artificiellement construits au nom de principes utilitaristes qu'on nomme calculs de coûts d'opportunité au nom de la prétendue rationalité des choix budgétaires. Mais il y a bien un marché des offreurs, des assurances-santé, du traitement des données, des conseilleurs en performance, des traitement médicaux et 'patamédicaux, des gstionanires de risque et formateurs d'agents de prévention...

Partout l'agent de promotion de la santé remplace le thérapeute. L'enseignant en APA remplace le kinésithérapeute quand il devrait apporter un complément à la thérapeutique et non s'y substituer. Remplacera-t-on bientôt l'orthophoniste par un professeur de français?

Santé et charlatans - La responsabilité d'un état irresponsable

Il est consternant que l'état bricoleur de régulation de la santé ait officialisé l'enseignement de cette dérive sectaire née de l'illumination mystique d'Andrew Taylor Still, le fondateur de l'ostéopathie, qui se prenait pour le nouvel Hippocrate. A cet égard il nous faut saluer la signature le 10 décembre 2015 d'une convention entre l'ordre des masseurs-kinésithérapeutes et la Mission Interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires. La Miviludes est une mission interministérielle instituée auprès du Premier ministre par décret présidentiel du 28 novembre 2002.

Qu'attendent les politiques publiques de la promotion de la 'patamédecine, terme si bien promu par Marcel-Francis Kahn, critique talentueux des pratiques charlatanesques en rhumatologie et bien au-delà ? Bien entendu des économies, puisque la 'patamédecine n'est pas remboursée. Pas remboursée? Sauf par des mutuelles qui jouent sur la crédulité ainsi promue par l'état en faisant de ce remboursement un argument commercial. Ubuesque! Est-ce là une bonne promotion de la santé? Ces "calculs d'utilité" soutenus par les oracles et dataminers de Big Data doivent être ramenés à ce qu'ils sont: une dérive utilitariste sans précédent des organisations internationales dont il reste à bien comprendre pourquoi et comment elles en sont arrivées là, en lien avec le nouvel ordre économique international.
L'alliance avec le marché n'est donc que de circonstance, à condition de ne pas oublier de questionner les mécanismes à l'oeuvre dans la transformation internationale des "états providence" en "états prédateurs". Mais c'est une autre histoire.

Critique de l'orthodoxie du rationnement - Généalogie de la dé-protection sociale contre la maladie


Si nous avons aujourd'hui mis l'accent sur la place centrale du mythe des soins de santé primaires (SSP) et celle de la comptabilité de gestion dans l'orthodoxie réformatrice, il convient de les resituer dans la critique du patchwork idéologique complexe qui supporte la loi de santé:

  • Critique de l'orthodoxie qui fonde le rationnement sur la comptabilité de gestion
  • Critique d'une globalisation asymétrique
  • Critique de l'alternative illusoire entre les soins de santé primaires et le néo-libéralisme
  • Mythe de la value based competition
  • Mythe de l'innovation de rupture
  • Mythe de la santé comme processus de développement social
  • Mythe du filet de sécurité et de la protection sociale graduée

Cet ensemble de 3 modèles et 4 mythes est décrit dans le diaporama sous le lien qui offre de nombreux liens de webographie et qui méritera l'écriture un texte d'accompagnement.

Webographie


​Les soins de santé primaires - Critiques d'une orthodoxie Edouard Roberson, Michèle Clément

Introduction: http://excerpts.numilog.com/books/9782760524743.pdf


Depuis la Conférence d’Alma Ata, en 1978, les soins de santé primaires (SSP) ont changé de nature. On en a fait la pierre angulaire de toute réforme des systèmes de santé. Aussi est-ce quasiment un problème moral aujourd’hui d’en questionner l’omniprésence. Comment en sommes-nous arrivés là ? Qu’est-ce qui fait que les SSP ont pu nous apparaître si nécessaires qu’on en ait fait une orthodoxie ? Mais, en fait, de quoi s’agit-il ? Qui sont les acteurs de cette transformation de vocation ? Au nom de quelles promesses ? Pour quels résultats ?
Cet ouvrage questionne les aboutissements, la pertinence et les finalités latentes de l’orthodoxie des SSP, c’est-à-dire leur généralisation. Les auteurs mettent en évidence certains risques de dérive inhérents à la promesse de santé pour tous ainsi que la propension, paradoxale, que le principe d’équité promu par cette orthodoxie (re)produise les inégalités qu’elle prétend pourtant combattre.
Édouard et Clément dévoilent ici, outre ses mécanismes de fonctionnement, certaines des limites jusque-là insurmontables de l’orthodoxie des SSP. Ils expliquent du même coup pourquoi elle est bien plus efficace en termes de production idéologique qu’en termes de résultats probants.


La santé publique entre soins de santé primaires et management. Bernard Hours

Cah. Sci. Hum. 28 (1) 1992 : 123-140 


The Role of Management Accounting in New Public Management Reforms: Implications in a Socio-Political Health Care Context


As one hospital manager states, “The thing about activity and economics is that the goal becomes the goal. We don’t discuss what the goal itself really is and whether it is useful”, which illustrates a decoupling between activity registration and understanding. ​ Riding the waves of NPM – from New Zealand to Denmark. Margit Malmmose

​​La thèse de Margit Malmmose porte sur la place centrale de la comptabilité de gestion (Management Accounting) dans le Nouveau Management Public. Elle permet d'éclairer les liens entre Loi de santé, Nouveau Management Public, mondialisation et Management Accounting (comptabilité de gestion). Cette lecture est indispensable à la compréhension de la continuité logique des réformes françaises de la santé.

Why Reforming the NHS Doesn’t Work The importance of understanding how good people offer bad care. Valerie Iles

Il est important de comprendre comment les réformes néo-managériales, pilotées au niveau "macro" en suivant des théories du fonctionnement "micro", entraînent découragement et désarroi chez les professionnels de santé, qui ne supportent plus les injonctions à transformer de bons professionnels en producteurs de mauvais soins. Une partie du problème tient aux stratégies "méso" développées au niveau du management intermédiaire. Le livre de Valérie Iles mériterait d'avoir son équivalent français.

Voir aussi Les inégalités sociales de santé : sortir de la fatalité . Rapport du HCSP 2009


Rapport de Pascal Jacob sur l’accès aux soins et à la santé des personnes handicapées. 6 juin 2013


La fondation de l'ostéopathie par andrew Taylor Still par Claude Hamonet


Voir la page santé, globalisation et rationnement des soins.



Esculape vous tienne en joie,

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