samedi 27 octobre 2012

Décès d’un des plus grands ubulogues français, créateur des "Shadoks", Jacques Rouxel

'Patagestion et shadokologie


Jacques Rouxel, un des plus grands ubulogues français, s’est éteint à l’âge de 73 ans. Ceux qui ont connu 68 se souviennent de celui qui est une des plus formidables critiques des politiques publiques et du management. Il décrivait dans de courtes animation servies par la voix de Claude Piéplu, la vie des shadoks et des gibis, sur des planètes imaginaires. 
De grande figures apparaissaient dans la gestion absurde de la société shadok, 
- le roi shadok, maître des « politiques publiques », 
- le professeur Shadoko « l’expert scientifique », 
- le devin plombier, « l’ingénieur des solutions imaginaires »aurait pu dire Alfred Jarry, 
- enfin le marin shadok, « le manager » qui fait ramer les autres. 

La tâche principale des shadoks, on s’en souvient, était pourtant de "pomper" mais sans savoir pourquoi. Pour les shadoks, l’action est irrémédiablement déconnectée de toue finalité, c’est le cœur du message. L’action est poïesis et non praxis, l’exécution est dissociée de sa conception qui dépend des personnages cités plus haut

Rouxel avait fait un passage à HEC. Tout comme Dilbert, comme Chesterton et comme Philip Muray dans un autre genre, il pousse vers des sommets la redoutable heuristique de l’humour, de l’absurde et du nonsense dans son analyse du caractère ubuesque d’une action publique et d’un management déconnectés de toute vision des résultats réels, par ignorance du travail réel et de ce que qui fait sens pour les acteurs au contact du public. "What else?", est-on tenté de dire à l'heure du New Public Management.

Rouxel est donc régulièrement cité par tous ceux qui dénoncent l’impasse du managérialisme actuel notamment pour le système de santé.

Pour ceux qui veulent revoir découvrir les shadoks avec l'inimitable voix de Claude Piéplu http://www.lesshadoks.com/



Citations de Jacques Rouxel

«S’il n’y a pas de solution c’est qu’il n’y a pas de problème.»

« Pour guérir quelque chose qui ne marche pas ou fait trop de bruit, il faut et il suffit de taper dessus avec quelque chose qui marche mieux ou qui fait plus de bruit. » 
Le grand intelligencieur et le docteur shadok (dans la série Meu)

"Avec un escalier prévu pour la montée, on réussit souvent à monter plus bas qu'on serait descendu avec un escalier prévu pour la descente.

«Il vaut mieux pomper même s’il ne se passe rien que de risquer qu’il se passe quelque chose de pire en ne pompant pas.»

«Pour qu’il y ait le moins de mécontents possibles il faut toujours taper sur les mêmes.»

«Dans la marine on ne fait pas grand-chose mais on le fait de bonne heure.»

«Quand on ne sait pas où l’on va, il faut y aller... Et le plus vite possible.»

«Le passé ne sera jamais pire que l'avenir.»

«La probabilité de réussir la mise sur orbite d'une fusée est d'une chance sur un million. Dépêchons-nous de rater 999.999 lancements !»

«Les ordinateurs, plus on s'en sert moins, moins ça a de chance de mal marcher.»

"C'est encore dans la marine qu'il y a le plus de marins."

«En essayant continuellement on finit par réussir. Donc : plus ça rate, plus on a de chance que ça marche.»

"C'est en forgeant que l'on devient musicien."

Les passoires: exemples des catégories shadoks, à appliquer à l'organisation sanitaire française des "filières"

On appelle passoire tout instrument sur lequel on peut définir 3 sous-ensembles : l'intérieur, l'extérieur, et les trous. L'intérieur est généralement placé au-dessus de l'extérieur, et se compose le plus souvent de nouille, et d'eau. Les trous ne sont pas importants. En effet, une expérience simple permet de se rendre compte que l'on ne change pas notablement les qualités de l'instrument en réduisant de moitié le nombre des trous, puis en réduisant cette moitié de moitié, etc, etc. Et à la limite, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de trou du tout. D'où théorème : la notion de passoire est indépendante de la notion de trou. Et réciproquement. On appelle passoire du 1er ordre les passoires qui ne laissent passer ni les nouilles, ni l'eau. On appelle passoire du 2nd ordre une passoire qui laisse passer et les nouilles, et l'eau. On appelle passoire du 3e ordre, ou passoire complexe, les passoires qui laissent passer quelquefois l'un ou l'autre, et quelque fois pas. Pour qu'une passoire complexe laisse passer l'eau, et pas les nouilles, il faut et il suffit que le diamètre des trous soit notablement inférieur au diamètre des nouilles. Pour qu'une passoire complexe laisse passer les nouilles, et pas l'eau, il faut et il suffit que le diamètre des trous soit notablement inférieur au diamètre de l'eau. Quand aux passoires du premier ordre qui ne laissent passer ni les nouilles, ni l'eau, il y en a de 2 sortes : les passoires qui ne laissent passer ni les nouilles, ni l'eau, ni dans un sens, ni dans l'autre, et celle qui ne laissent passer ni les nouilles, ni l'eau, que dans un sens uniquement. Ces passoires là, on les appelles des casseroles. Il y a 3 sortes decasserole : les casseroles avec la queue à droite, les casseroles avec la queue à gauche, et les casseroles avec pas de queue du tout, mais celles là, on les appelle des autobus. Il y a 3 sortes d'autobus : les autobus qui marchent à droite, les autobus qui marchent à gauche, et les autobus qui ne marchent ni d'un côté, ni de l'autre. Mais ceux là, on les appelle des casseroles